vendredi 11 janvier 2008
2008 L’ANNEE DE L’ASSAINISSEMENT
Les chiffres font froid dans le dos. Selon le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), le manque d’infrastructures d’assainissement des eaux usées tue, dans le monde, un enfant toutes les vingt secondes. Par ailleurs, 2,5 milliards de personnes, soit presque la moitié de la population de la planète, n’ont pas accès à des toilettes dignes de ce nom. L’Afrique subsaharienne est au nombre des régions les plus mal loties. Si la tendance actuelle se confirme, elle atteindra avec 51 ans de retard l’un des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) fixés par l’ONU : 556 millions de personnes raccordées à un réseau d’assainissement en 2015.
Pour sensibiliser les gouvernements à cette urgence sanitaire plus encore qu’environnementale, l’Année internationale de l’assainissement s’ouvrira le 1er janvier. Une série de conférences sont prévues au cours de l’année. Pour l’Afrique, ce sera du 18 au 20 février, à Durban. L’objectif ? « Créer un espace de dialogue où l’on ne parle que d’assainissement. Car la question n’est habituellement abordée qu’en même temps que celle de l’eau potable et presque toujours reléguée au second plan », déplore Gérard Payen, membre du Conseil consultatif des Nations unies sur l’eau et l’assainissement.
Lors de la définition des OMD, en 2000, le problème de l’accès aux structures d’évacuation et de traitement des eaux usées avait été oublié. Il n’a été pris en compte que deux ans plus tard, lors du Sommet mondial sur le développement durable, à Johannesburg. En outre, les populations ne se montrent pas toujours très concernées. Les gens veulent « Internet plutôt que des tinettes », commente, un peu trivialement, Pierre-Frédéric Ténière-Buchot, gouverneur du Conseil mondial de l’eau.
Issu de l’article de Jean-Baptiste MAROT, « Le fléau Oublié » paru dans Jeune Afrique du 5 janvier 2008
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